lundi 5 mai 2014


LE BILLET DE JEANNE


LA DOUCE ILLUSION EUROPEENNE 

DE 

FRANCOIS HOLLANDE


Pourquoi faut-il voter pour les élections européennes aujourd’hui plus qu’hier ? La question n’est pas anodine car les craintes de l'abstention sont telles qu'en 2014  la situation  semble atteindre le paroxysme de l’indifférence générale.

En effet, les camps sont bien établis, les acteurs identifiés et déterminés. D’un côté, les europhiles attachés aux partis institutionnels (UMP, UDI, Modem et PS) de l’autre, les eurosceptiques, les partis se situant aux extrêmes de la gauche et de la droite. L’approche est un peu simpliste même si des représentants appartenant aux partis europhiles se démarquent de leur position majoritaire pour rejoindre les eurosceptiques.

Disons que la France est partagée en deux sur le sujet mais que ceci n’a que peu d’importance puisque nous ne sommes pas dans le cadre d’un référendum pour ou contre l’Europe où une position doit l’emporter sur l’autre.

En fait, si cette logique devait s’imposer, seuls devraient concourir ceux qui s’intéressent à l’Europe et ont envie de participer à son fonctionnement et à son avenir. Les autres devraient en être exclus puisqu’ils n’ont rien à y faire, ou si peu sinon pour l’empêcher de fonctionner avec un contexte de "no future".

Les choses ne sont malheureusement pas si simples tant il paraît évident que l’enjeu n’est pas là et que celui-ci s’est rapidement  fait dépassé par des nécessités plus locales et à plus court terme.

En réalité, seuls quelques représentants y croient encore et défendent leur vision de l’Europe mais en fait la grande majorité se positionne dans un soutien de plus en plus faible ou dans une défiance de plus en plus forte au gouvernement.

L’enjeu n’est malheureusement plus européen, il est franco-français !

Après avoir porté la majorité actuelle au pouvoir, les électeurs ont  manifesté leur volonté de  sanctionner le gouvernement à l'occasion des municipales en mars dernier. Les élections européennes s’annoncent d’ores et déjà comme une seconde  tentative expiatoire malgré le changement du chef du gouvernement. 

Tant pis pour ceux qui ont la douce illusion de penser que l’Europe est au coeur du débat. 

Hollande a réussi par ses échecs économiques et politiques à donner une autre nature à ce scrutin. Le résultat qui sortira des urnes aura sans doute l’effet d’un référendum personnel contre lui. 

A trop vouloir être normal, il a fini par oublier son rôle et sa mission de Président de la République.

Avec 13 % d’intentions favorables au dernier sondage de popularité, Hollande ne devrait pas s’engager dans cette campagne électorale car la douce illusion européenne s’estompe déjà pour révéler au grand jour la faiblesse d’un gouvernement  qui ne sait plus  répondre aux attentes de ces concitoyens. 


JEANNE K.