vendredi 31 mai 2013


LE BILLET DE JEANNE

LE PSG CHAMPION, 

BIENVENUS AU PAYS DES BISOUNOURS !



Quel spectacle ! En quelques heures Paris, capitale historique de la France première destination touristique mondiale, s’est transformé en champ de bataille totalement abandonné aux hordes sauvages de pilleurs et de casseurs.



Que dire de cette image de l’attaque d’un bus en direct sur les écrans devant des agents de la force de l’ordre immobiles tenant stoïquement une position sur un pont face à la Tour Eiffel ?

L’image de la Paris et de la France a pris un coup sévère ce lundi 13 mai. C’est pourtant sur une  image idyllique de la Capitale que les Qataris avaient fondé leurs investissements et leurs espoirs. C’est réussi !

Alors qui sont les responsables ? Les dirigeants du PSG qui avaient prévu une fête somptueuse ? La mairie de Paris qui s’y était associée ou enfin la préfecture de police qui a sous-estimé les effectifs des forces de l’ordre ? Sans doute les trois et le qualificatif «d’amateurs» qui leur a été attribué n’est sans doute pas dénué de fondement

La victoire du PSG devait redonner la fierté et la joie de vivre au peuple parisien qui comme le reste de la France vit une période de profonde morosité au coeur de la crise économique. 

Paris, depuis plus d’un mois est pris en otage par des manifestations diverses quasi quotidiennes et tous les indicateurs sociaux sont au rouge. Plus que d’attendre, on craignait un soulèvement populaire... sauf pour la fête du titre de champion du PSG.

Le Club pensait faire vénérer ses joueurs et dirigeants dans la liesse populaire, il a dû lamentablement se replier sur une soirée pizza dans un hôtel près de son stade en annulant sa majestueuse croisière sur la Seine. La rue n’appartient pas aux Qataris et sa réalité n’est pas la fiction de l’image convenue des supporters assagis du Parc des Princes.

De même pour Bertrand DELANOE, expert en communication. Il s’était préparé à vivre une fête qu’il aime tant puisqu’il en a fait un des symboles de sa politique à Paris et, au coeur des événements, quasi euphorique, il n’en démordait pas, il ira dîner sur la péniche et fera bien la fête ! «C’est dommage qu’il ait eu une poignée de perturbateurs, les débordements ont été contenus, la fête n’a pas été gâchée». Quelle lucidité, quel réalisme, on en reste pantois !

Il est heureux que le ministre de l’intérieur soit socialiste car dans le cas contraire, que n’aurait-on pas entendu ? 

Enfin, la pauvre Préfecture de police avec son Préfet en sursis. Elle annonçait 400 agents de la force publique présents puis 800 en fin de soirée mais il est vrai qu’elle nous a habitués à de nombreuses «erreurs» de comptage !

Si l’ordre public était une science, ce serait une science de la prévision mais depuis la réorganisation des renseignements généraux, on fait plus confiance aux caméras qu’aux analyses sur le terrain et quand le risque est constaté, c’est souvent trop tard pour mobiliser les moyens nécessaires. Quoi qu’il en soit, 800 agents, c’est l’effectif normalement mis en place pour un match à risque au Parc des princes.

C’est donc normalement suffisant pour ce type de maintien de l’ordre, mais comparer cette manifestation à celle du retour des médaillés des Jeux olympiques, c’est tout simplement ridicule. On est vraiment au pays des Bisounours ! Disons que la communication de la Préfecture était dépassée par les événements.

Alors de quoi s’agissait-il, d’une fête ou d’une manifestation ? Peut-être ni l’une, ni l’autre. Il s’agit plus probablement d’un soulèvement de nos banlieues dont Manuel VALLS nous avait pourtant garanti la veille la pacification. 

Les commentaires relatifs aux supporters et aux amoureux du sport étaient plutôt déplacés hier soir quand des hordes de plusieurs centaines de personnes pillaient et détruisaient biens publics et privés. L’événement était propice à ce soulèvement et il n’y a pas échappé. C’est sans doute ce qui a surpris les forces de l’ordre... qui n’étaient pas informées !  

Le monde virtuel de la fête que les Qataris, le PSG et la Mairie de Paris nous ont proposé n’a pas résisté à l’épreuve des faits et à la réalité de la situation. Quel gâchis ! 

Les dégâts matériels sont considérables, ils le sont encore plus pour l’image de la Capitale. La police peut maintenant travailler avec ses caméras pour poursuivre les délinquants mais le mal est fait. Pire, rien ne dit qu’il ne puisse pas se reproduire.

J.K. 
   

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