dimanche 6 juillet 2014

APRES LES MENSONGES DE LA CAMPAGNE ELECTORALE, HIDALGO DOIT FAIRE FACE A LA REALITE



Le Parisien du 4 juillet 2014

Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, doit trouver 400 M€ pour boucler son budget. Et pas question d’augmenter les impôts. La droite estime que la Ville doit réduire ses dépenses








MARIE-ANNE GAIRAUD
Le déficit de 400 M€ serait dû en partie à la baisse des dotations de l’Etat. Le sujet sera évoqué lundi lors du Conseil de Paris, (ici lors d’une précédente séance).
(LP/Philippe Lavieille.)

COMMENT trouver 400 M€ pour boucler le budget de la Ville ? C’est la nouvelle équation à résoudre pour l’équipe d’Anne Hidalgo, la maire (PS) de Paris. Le mois dernier, en marge du Conseil de Paris, l’élue a confessé qu’il lui fallait trouver de nouvelles recettes. Motif invoqué : la baisse annoncée des dotations de l’Etat et l’envolée des péréquations (la part des impôts que Paris devra transférer aux communes voisines).

Le trou financier était-il prévisible ?
« Ce trou de 400 M€ n’est pas une surprise. Ce découvert est structurel et pas conjoncturel comme voudrait le faire croire Anne Hidalgo. Elle fait mine de le découvrir seulement maintenant. Elle est gonflée », s’étouffe Nathalie Kosciusko-Morizet. Durant la campagne électorale, la présidente du groupe UMP avait tiré la sonnette d’alarme sur les finances de la Ville.
« Le gouvernement a annoncé la baisse de ses dotations auprès des communes après les municipales. Nous ne pouvions donc pas le prévoir. Pour l’instant, nous partons sur une hypothèse de 200 M€ en moins mais le projet de loi ne sera voté qu’à la fin de l’année. Et la hausse supplémentaire de la péréquation de l’ordre de 50 à 100 M€ est nouvelle. Il ne s’agit donc pas d’une mauvaise gestion de notre part », réfute Julien Bargeton, l’adjoint (PS) chargé des finances.
Hier, le Monsieur Budget de l’Hôtel de Ville a tout de même admis que le trou de 400 M€ à combler ne venait pas seulement de ces nouveaux paramètres financiers. Un quart de cette somme provient aussi de l’augmentation de la masse salariale et des dépenses sociales.

D’autres mauvaises nouvelles à venir ?
« La Ville avoue un trou de 400 millions mais c’est en deçà de la vérité », prédit l’UMP Jean-François Legaret, adjoint chargé des finances sous Tiberi (1995-2001). Les scénarios envisagés l’an dernier par la direction des finances annonçaient, il est vrai, plutôt des marges de manœuvre à dégager de l’ordre de 368 à… 614 M€. Le « découvert » annoncé par la maire sera donc peut-être prochainement revu à la hausse. D’autant que, d’après une note de la direction des finances de juin 2013 que nous nous sommes procurée, les dépenses d’investissement ont été minimisées dans le budget de 2014. La droite avait d’ailleurs accusé la majorité d’insincérité lors du vote de ce budget. « Nous allons voter une rallonge de 150 millions d’investissement par rapport au budget initial, c’est extrêmement modéré », dément l’adjoint chargé des finances. « A ceci près que plusieurs dépenses d’investissement engagées ont été reportées. Et à un moment donné il faudra bien les payer », répond Jean-François Legaret.
Quelles solutions pour relever la tête ?
Anne Hidalgo plaide auprès du gouvernement pour une hausse de la taxe de séjour dont s’acquittent les touristes. Le Conseil de Paris doit aussi voter une « taxe » sur les friches commerciales. « Mais il s’agit plus d’un signe politique pour inciter les propriétaires à transformer les bureaux vacants en logements. Le produit de cette taxe sera très faible », reconnaît déjà Bruno Julliard, le premier adjoint (PS). « Nous, nous sommes contre toute augmentation de la fiscalité. La Ville doit avant tout réduire ses dépenses. Et notamment ses dépenses de personne l », tranche NKM.

Marie-Anne Gairaud 

Le Parisien du 4 juillet 2014

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire