mercredi 4 septembre 2013

RENTREE SCOLAIRE : LA GRANDE ILLUSION


LE BILLET DE JEANNE

Les socialistes sont formidables ! Hier encore,  ils convenaient que les écoles soient ouvertes le samedi matin parce que seuls les «gosses de riches» pouvaient partir en week end.

Aujourd’hui, ils nous proposent d’ouvrir l’école primaire le mercredi matin (pas le samedi) et de terminer à 15 heures le mardi et le vendredi, du moins pour les instituteurs et pour les enfants avec l’autorisation de leurs parents. Donc moins d’heures de travail à l’école, sans doute pour que nos enfants s’habituent déjà aux 35 heures !

Pourquoi cette réforme des rythmes scolaires ? Pour le changement, sans aucun doute mais officiellement pour permettre aux enfants d’accéder à des activités culturelles ou sportives auxquelles ils n’auraient soi-disant pas droit s’ils restaient dans le cadre familial. Cela afin de favoriser leur développement personnel.

Les socialistes n’en sont pas à une contradiction près. Depuis 1968, l’échec du Mammouth est patent dans l’éducation de nos enfants. Après avoir cherché à se substituer à la famille et à ses valeurs de respect et de morale, voilà qu’ils reviennent à l’attaque pour se substituer à la famille, non pas avec des instituteurs mais avec des associations subventionnées dont les membres constituent le coeur de leur électorat. Pour elles, c’est le bonheur. Des centaines de contrats ont été signés dans la capitale.

Pourtant, dans les conditions où le projet est mis en oeuvre, il y a de fortes chances pour que cette mission soit vouée à l’échec ! De nombreuses communes, y compris de gauche comme Lille et Lyon, n'ont pas souhaité s'engager tout de suite sur cette voie.

A Paris, Bertrand Delanoë a imposé cette réforme aux parents et à un corps enseignant réfractaire pour soutenir son ami Peillon, ministre de l’éducation nationale, et peut-être gagner des galons pour une entrée au gouvernement.

C’est donc une décision uniquement politique avec des conséquences pratiques surprenantes.

Le mardi et le vendredi, le corps enseignant doit abandonner les écoles à une armée d’animateurs pour des activités «culturelles et sportives». Imaginez, la hantise de l’instituteur qui doit reprendre possession de sa salle de classe le mercredi et lundi et surtout les conditions dans lesquelles   il va devoir poursuivre son travail d’enseignant ?

De plus, les centres aérés de la ville de Paris qui étaient ouverts à tous les enfants parisiens le mercredi matin n’ouvriront maintenant leurs portes que le mercredi après midi. Que feront les enfants du secteur privé le mercredi matin puisqu’ils ne sont pas astreints au respect de la réforme. Où iront-ils déjeuner s’ils ont cours le matin ?  Les parents vont-ils revenir de leur travail pour laisser leurs enfants à ces centres aérés à 13 h 30 ? Une guerre public/privé serait-elle de nouveau ouverte ? 

Au fond, la réforme est louable mais en pratique, elle a été bâclée par Bertrand Delanoë comme le reconnaît la majorité des enseignants. Les activités ne correspondent pas à ce que tous les parents attendaient, le choix et les lieux sont imposés et l’intérêt de l’enfant paraît bien secondaire dans la mise en oeuvre du projet.

En définitive, le risque, c’est que les enfants retournent chez eux dès 15 heures le mardi et  surtout le vendredi pour avancer les départs en week-end, par exemple, et peut-être créer deux types d’élèves, ceux qui sont astreints à rester dans l’enceinte des écoles une heure et demie de plus et ceux qui poussés par une légitime soif de liberté seront déjà à la maison... ou ailleurs.

Tout cela a l’air bien empirique et à vouloir aller trop vite Peillon et Delanoë endossent un costume qu’ils affectionnent particulièrement, celui des apprentis sorciers. Mais là, ils jouent avec nos enfants et une vieille institution, l’Education nationale, qui mérite tout de même plus de considération et de respect.

Jeanne K.

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