mercredi 23 octobre 2013

PROCES DU MEURTRE DE FOFANA EN 2009 GARE DE LYON


"C’est dans l’émotion qu’a débuté, hier, la deuxième journée du procès aux assises de Kamel, un homme de 25 ans poursuivi pour un meurtre à l’arme blanche et deux tentatives, au cours d’une rixe survenue dans la nuit du 13 au 14 avril 2009 devant la gare de Lyon (XIIe). « Je souffre encore de cette histoire », a-t-il d’emblée déclaré, au bord des larmes. « Je demande encore pardon à la famille de la victime », a poursuivi ce jeune homme fluet aux airs encore juvéniles.


Le procès devra déterminer si cet habitant d’Athis-Mons (Essonne) a agi en état de légitime défense ou a délibérément atteint au cœur Mamadou Fofana, un jeune homme de 17 ans décrit comme non-violent, inconnu des services de police, et blessé au dos Moussa et Stevy, eux aussi mineurs à l’époque.

Il encourt jusqu’à trente ans de réclusion criminelle

Cette nuit-là, vers 4 heures, deux groupes qui ne se connaissaient pas attendent le bus qui doit les ramener chez eux. L’un est composé de sept garçons d’Athis-Mons, l’autre de 30 à 40 jeunes pour la plupart d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Ces derniers reviennent de Juvisy (91), où des échauffourées après une soirée annulée les ont déjà opposés à des habitants de l’Essonne.

Le ton monte entre les deux bandes à cause de moqueries de la part de la bande d’Aulnay, après une chute de Vélib’ d’un membre du groupe d’Athis-Mons. Une bagarre éclate. Les Essonniens sont roués de coups. Kamel a notamment le nez cassé. Calmée dans un premier temps, la rixe reprend cent mètres plus loin, sur le boulevard Diderot.

Les deux parties se rejetaient hier la responsabilité de cette reprise des hostilités, l’accusation niant la thèse de la défense selon laquelle les jeunes d’Athis-Mons ont été poursuivis. Convoqué à la barre comme témoin, un agent de sécurité d’une tour proche a évoqué hier « une vague » humaine se ruant vers l’autre groupe.

C’est au cours de cette deuxième altercation que Kamel dit s’être « souvenu qu’il avait un couteau ». Il aurait alors effectué de grands gestes circulaires pour se protéger et touché involontairement Mamadou Fofana. Une version jugée compatible avec les résultats de l’autopsie par le médecin légiste appelé à la barre hier.

Dans ce procès, accusation et défense ne semblent d’accord que sur un point : si Mamadou Fofana était au cœur de l’action, c’est parce qu’il était le seul, parmi ses 30 à 40 amis, à tenter de calmer les esprits. Il en est mort. Kamel, qui comparaît libre après un an passé en détention provisoire, encourt jusqu’à trente ans de réclusion criminelle. Le procès doit se poursuivre jusqu’à vendredi."

Publié par le Parisien le 21 octobre 2013

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