mercredi 26 juin 2013


ARTICLE D'ANNE-LAETITIA BERAUD PARU LE 26 JUIN DANS 20 MINUTES
POLITIQUE - En attendant la décision de NKM, les prétendants à la tête de liste UMP dans le 12e arrondissement de Paris s'échauffent...
Charles Beigbeder, le 28 mai 2013 à Paris. MEIGNEUX/SIPA

Remue-ménage dans le 12e arrondissement de Paris en vue des élections municipales de 2014. Dans ce très stratégique arrondissement de «reconquête» pour la droite, les prétendants sont nombreux à vouloir ravir la place à la maire socialiste Michele Blumenthal.


L’arrondissement ressemble au rocher de Sisyphe pour la droite, qui a vu depuis 2007 tous ses candidats parachutés échouer: le sémillant avocat Arno Klarsfeld aux législatives de 2007, le tandem Christine Lagarde-Jean-Marie Cavada aux municipales de 2008, avant le cuisant échec de Charles Beigbeder aux législatives de 2012.
«NKM n’a pas le positionnement politique le plus indiqué pour le 12e»
La chef de file UMP Nathalie Kosciuzko-Morizet doit décider «avant le 14 juillet» si elle se présentera dans cet arrondissement ou non. Une candidature, estime Charles Beigbeder, qui «n’est pas la plus indiquée pour cet arrondissement, de par son positionnement politique». «La légitimité, c’est moi qui l’incarne pour mener au rassemblement. Je me suis présenté aux dernières législatives, les gens me connaissent», souligne l’homme d’affaires, qui s’appuie sur sa fidèle Valérie Montandon, conseillère du 12e arrondissement. Charles Beigbeder accueillera néanmoins «à bras ouverts» NKM si elle décide de s’y présenter, revendiquant la deuxième place sur sa liste.
Une «légitimité» pas facile à avaler pour Franck Margain, conseiller régional UMP d’Ile-de-France. «Charles Beigbeder est quelqu’un d’honorable, mais il n’a pas de légitimité. Il n’habite pas l’arrondissement, a eu un score plus que modeste aux dernières législatives, et son profil d’ultra-libéral convient mieux au 16e arrondissement qu’à notre 12e», explique-t-il.
Franck Margain estime qu’il est complémentaire de NKM
Ex-candidat face à NKM durant la primaire parisienne UMP, Franck Margain souhaite ardemment que sa chef de file choisisse son arrondissement: «Qu’elle prenne la tête de liste du 12e! Elle vise la Mairie de Paris, pas celle d’arrondissement», glisse celui qui souhaite «la deuxième place sur la liste, pas la troisième». Une alliance fructueuse, explique le président délégué du Parti démocrate-chrétien, car «nos positionnements politiques sont complémentaires, notamment sur l’électorat Manif pour tous, que NKM a récemment troublé» [la députée s’étant abstenue sur la loi autorisant le mariage homosexuel]».
Mais ce proche de Christine Boutin n’est pas le seul à briguer la tête de liste dans le 12e. Alexandre Bouchy, conseiller de quartier UMP, en appelle à une «candidature de terrain». S’il est méconnu en politique, cet habitant «depuis vingt-cinq ans» du 12e croit en sa candidature «de droite modérée et filloniste» pour gagner l’arrondissement. «Par rapport aux candidatures libérale de Charles Beigbeder, conservatrice de Franck Margain, je suis représentatif de la population de mon arrondissement», résume-t-il.
«Avec la droite parisienne, c’est simple, on les met tous ensemble dans une pièce et les chaises volent»
Une candidature de terrain qui pourrait le rapprocher de celle de Patrick Mathieu, délégué de la 8e circonscription UMP de Paris et habitant du 12e «depuis 1994». «Je suis élu à l’UMP depuis 1998. Après avoir tant vu de parachutages et d’échecs, aujourd’hui, c’est mon moment», estime-t-il. Un moment qui se conjuguera dans tous les cas sans Charles Beigbeder, que Patrick Mathieu abhorre. «Charles Beigbeder a assisté à une réunion avec des FN, puis à un colloque organisé par un député frontiste. Pour moi qui suis filloniste, c’est un positionnement inadmissible», tranche Patrick Mathieu 
«Avec la droite parisienne, c’est simple, on les met tous ensemble dans une pièce et les chaises volent, analyse un membre de la direction de l’UMP. Mais leur envie de gagner est plus forte que leurs détestations. Il y aura donc des accords pour à apprendre à vivre ensemble, temporairement.» 

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