dimanche 23 juin 2013



LE MARCHE D'ALIGRE, 

UN MARCHE QUOTIDIEN ET POPULAIRE


Le Parisien, le 22 juin 2013


Que peut-on acheter avec 20 € sur les marchés ?


Les Parisiens n’ont que l’embarras du choix parmi les 80 marchés alimentaires que compte la capitale. Si certains proposent de très bonnes affaires, dans les beaux quartiers les prix ont tendance à s’envoler.

Qualité et proximité : telles sont les deux valeurs sûres des marchés parisiens, à en croire l’étude que vient de publier le Centre régional d’observation du commerce de l’industrie et des services (Crocis). Cette enquête de terrain souligne combien les Parisiens sont attachés à cette forme de commerce itinérant. 

Privilégiés, les habitants de la capitale ont l’embarras du choix parmi les 80 marchés alimentaires. Mais que peuvent-ils vraiment mettre dans leur panier pour 20 € ? Qu’il soit quotidien, populaire et haut en couleurs comme celui d’Aligre (XIIe, tous les jours sauf lundi) ou bio, chic et dominical comme celui du boulevard Raspail (VIe), les prix fluctuent énormément.

Ils restent toutefois un must de la vie de quartier, cet endroit unique où l’on retrouve un voisin, des amis entre un étalage d’artichauts et une montagne d’oranges. Signe de leur vitalité, les commerçants de plein air ont aussi su s’adapter à l’évolution des rythmes de vie des actifs. En témoigne, le succès des marchés d’après-midi et de fin de journée qui s’adressent à des clients à peine sortis du bureau, comme le mardi et le vendredi place de la Bourse (IIe).

Philippe Baverel | Publié le 22 juin 2013, 07h00

Muni d’un grand cabas, Julien, 27 ans, se rend chaque semaine au marché d’Aligre (XIIe). « J’y vais en voisin car j’habite à côté, parce que j’y trouve des produits de qualité et aussi pour l’ambiance », confie le jeune homme, professeur de physique-chimie. Hiver comme été, chaque matin jusqu’à 13 heures sauf le lundi, ce grand marché populaire à deux pas de la Bastille, dresse ses étals tout au long de la rue éponyme. Primeurs mais aussi fleuristes et brocanteurs prennent possession de la grande place ronde où se dresse fièrement le clocher qui domine l’octroi, petit édifice où les commerçants s’acquittaient naguère de leur redevance. C’est sur l’un des côtés de la place que fut construit en 1779, le marché couvert Beauvau-Saint-Antoine, devenu depuis partie intégrante d’Aligre.

Alors que le marché de plein air est le royaume des fruits et légumes à tous les prix, la halle abrite plutôt les commerces de bouche : fromagers, bouchers, poissonniers… Selon ses envies, Julien fréquente indifféremment les deux espaces. Cette semaine, chez le fromager du marché couvert, il a acheté 6 œufs (2 €) et un demi-chaource (4,30 € pièce). Sur les étalages extérieurs où les marchands s’époumonent à faire la réclame de leurs produits (« Avec la salade jamais malade! » s’exclame un vendeur de laitue), ce jeune Parisien a choisi un kilo de cerises françaises (3,80 €) qu’il réserve pour préparer un clafoutis. « Et comme j’avais envie de faire un taboulé dont ma grand-mère niçoise m’a donné la recette, je suis venu chercher à Aligre tous les ingrédients dont j’ai besoin », explique-t-il. A commencer par un kilo de tomates cœur de bœuf (4 €). Puis un concombre (1 €), un poivron rouge (1 €) et un bouquet de menthe (1 €). Enfin pour le dessert, cet enseignant est reparti avec un melon (3 €). Au total, l’addition s’élève à 20,10 €.

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