mercredi 19 juin 2013

L'EXPRESS
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PARIS 2014 - Michèle Blumenthal, maire (PS) sortante. En briguant un troisième mandat, l'édile évite surtout au PS une dangereuse guerre de succession, à l'heure où la cote d'amour du parti est en berne.
F.FIFE/AFP




Hautement stratégique, le XIIe avait permis aux socialistes de ravir Paris à la droite en 2001. Et si, en 2014, à l'issue du scrutin, la partie s'y jouait encore?


Sur les marchés d'Aligre ou du cours de Vincennes, les habitants en ont vu défiler, des figures médiatiques! Sourire étincelant et tracts à la main, elles ont écumé l'arrondissement, en quête d'un ancrage local pour asseoir leur ambition nationale. 
Dans le XIIe, à chaque scrutin, l'UMP a pris la fâcheuse habitude de préférer les noms ronflants à ceux moins tape-à-l'oeil des militants.  

D'abord, il y eut la candidature catastrophique d'Arno Klarsfeld, avocat et ami de Sarkozy, vaincu malgré la "vague bleue" des législatives de 2007. Un an plus tard, le tandem star Christine LagardeJean-Marie Cavada tente de conquérir la mairie d'arrondissement.  

Nouveau fiasco: la ministre et le journaliste ne récoltent que 35% des suffrages. En 2012, Charles Beigbeder, belle gueule du Medef, décide à son tour de ferrailler avec le PS... sans plus de succès. Et que dire de ­Chantal Jouanno? Ephémère prétendante aux municipales de 2014, la ­sénatrice-karatéka UDI a disparu des écrans radars... 


En 2001, c'est en ravissant les IXe, XIIe et XIVe arrondissements que ­Bertrand Delanoë a délogé Jean Tiberi de l'Hôtel de ville. L'an prochain, ces trois secteurs clefs devraient encore déterminer la couleur politique du Conseil de Paris. Nathalie Kosciusko-Morizeta déjà fait savoir qu'elle se ­présenterait dans l'un de ces "arrondissements de reconquête". Débarquera-t-elle, à son tour, dans l'Est ­parisien? Le pari semble très risqué... "J'ai expliqué à Nathalie que ce n'était pas une bonne idée, confie Charles Beigbeder. Ici, l'électorat de droite, plus traditionnel que bobo, ne lui ­correspond pas. Et le XIIe a déjà assez souffert de tous ces parachutages." 



Faites ce que je dis, pas ce que je fais... Si l'homme d'affaires télégénique veut éloigner NKM du XIIe, c'est surtout parce qu'il s'imagine volontiers y diriger la liste UMP... bien qu'il n'habite toujours pas l'arrondissement. La gifle reçue aux législatives (seulement 38,4% des voix au second tour, contre la socialisteSandrine Mazetier) ne l'a pas découragé. Accompagné de sa complice Valérie Montandon, vice-présidente de l'UMP au Conseil de Paris, Beigbeder traîne encore sa crinière blonde sur les marchés de l'Est parisien... à l'inverse de ses éphémères prédécesseurs de droite, repartis illico après leur défaite. 


La droite reste divisée par les querelles intestines


Un problème subsiste: ce proche de Copé n'est pas le seul à briguer l'investiture du parti. Le filloniste Patrick Mathieu est aussi sur les rangs. Secrétaire de la section UMP locale, il se dit disposé à accueillir "à bras ouverts" Nathalie Kosciusko-Morizet dans l'arrondissement... mais refuse tout rapprochement avec Charles Beigbeder. "Sa présence à un colloque organisé par le député d'extrême droite Jacques Bompard, en janvier dernier, est inadmissible", tranche-t-il. Dans le XIIe, les blessures laissées par la guerre des chefs sur l'estradede l'UMP ne sont pas près de ­cicatriser... 

Affaiblie par plusieurs années de candidatures tapageuses, divisée par les querelles intestines, la droite ne se ­présente donc pas sous les meilleurs auspices pour ce scrutin pourtant crucial. Dans le camp socialiste, la maire sortante, Michèle Blumenthal, bientôt 70 ans, a longtemps fait planer le doute sur son avenir. Elle semble finalement décidée à ne pas passer la main. "Je serai candidate à la candidature de mon parti", annonce solennellement celle qui avait mis fin, en 2001, au règne de l'UDF. Cette fidèle delanoïste ne craint pas l'éventuel parachutage de Nathalie Kosciusko-Morizet sur ses terres: "Cela m'est égal. Toute élection est une bataille, et aucune n'est gagnée d'avance." 

Un secteur qui aiguise les appétits politiques


En briguant un troisième mandat, l'édile évite surtout au PS une dangereuse guerre de succession, à l'heure où la cote d'amour du parti est en berne. Malgré tout, Michèle Blumenthal devra affronter au premier tour la candidature de deux membres de sa majorité. Son premier adjoint, le très loquace Alexis Corbière, défendra les couleurs du Parti de gauche. Christophe Najdovski, conseiller d'arrondissement et adjoint chargé de la petite enfance à la mairie de Paris, devrait représenter Europe Ecologie - Les Verts. L'an passé, avec 23 prétendants aux législatives, la huitième circonscription de Paris, située à cheval sur les XIIe et XXe arrondissements, battait le record de France en candidatures. Visiblement, le secteur n'a pas cessé d'aiguiser les appétits politiques...  

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/region/ile-de-france/municipales-a-paris-le-xiie-l-arrondissement-qui-peut-tout-changer_1257858.html#i2ib8DgcZCASCrT4.99 

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