mercredi 19 février 2014

LOGEMENT A PARIS : CYNISME ET VIEILLE RENGAINE SOCIALISTE

Le Huffington Post,com par Jérome Dubus et Brigitte Kuster
Publication: 18/02/2014 

Prétendre, comme Mme Hidalgo après treize ans de pouvoir municipal, que le "logement de tous les Parisiens est une grande priorité", relève d'une vaste supercherie. 
Elle n'a pu oublier qu'en 2001, c'était déjà  la promesse de Bertrand Delanoë et qu'en 2008, à défaut de résultats, le serment était reconduit.

Dans le même temps, et parce qu'un déséquilibre organisé entre offre et demande ne pouvait que susciter des tensions sur les prix immobiliers et les loyers, l'accès au logement se verrouillait à Paris. La ressource foncière dont chacun connaît la valeur dans une capitale de 105 km2 a été gaspillée, l'objectif de la majorité étant moins de construire que de consolider sa base politique. 

Ainsi, nombre de projets -qu'ils aient été conduits par le privé ou par les bailleurs sociaux- ont connu, sous la pression des Verts, la toise ou l'abandon. L'actuel Plan local de l'Urbanisme voté en 2006 porte d'ailleurs les stigmates de ces petits arrangements entre alliés, les densités autorisées ont été fortement réduites et la construction durablement freinée.

En 2014, le procédé se renouvelle et, pour de nouvelles liaisons, la candidate socialiste rédige sous la dictée des communistes, un programme improbable où la part du logement social doit atteindre d'ici 2030, 30% du total des résidences et emporter le peu de la diversité sociologique subsistant dans la Capitale. 

Incontestablement, la demande n'a cessé de progresser: 91.000 ménages étaient en attente d'un logement social en 2000 contre près de 140.000 à ce jour. Mais, à aucun moment, l'exécutif municipal ne s'est demandé si sa politique et les outils choisis n'avaient précipité la crise. 

Alors, les candidats socialistes s'en vont réciter un credo sommaire où amnésie et vieilles rengaines leur évitent de se confronter à la réalité. Le dernier exemple en date nous vient du directeur de campagne de Mme Hidalgo qui, avec l'adresse d'un joueur de bonneteau, escamote les vrais dossiers : silence total sur la hausse des impôts et de la dette, sur la pauvreté qui se découvre dans les rues parisiennes; rien sur le résultat de ces treize années de gestion qui ont hissé l'immobilier parisien sur le podium des villes les plus chères du monde où "s'enrichir en dormant" est devenu possible, pu dire François Mitterrand.


Non, rien de tout cela n'est abordé. On nous berce avec les 70.000 logements sociaux financés. Passons sur le fait qu'une petite majorité d'entre eux, seulement, relève du logement familial classique. Entre les acquisitions d'immeubles occupés du secteur privé et le tour de passe-passe du conventionnement du parc intermédiaire des bailleurs sociaux, pas davantage disponible, le financement public n'a nullement atteint l'objectif assigné, celui de répondre à la demande des ménages.

Se flatter par ailleurs d'avoir freiné la "gentrification" tient de la farce alors que la moyenne parisienne des revenus cache la plus forte disparité régionale entre bas et hauts revenus. C'est occulter le diagnostic établi à l'occasion du Plan Local de l'Habitat en 2011, selon lequel "la hausse des prix immobiliers et des loyers", multipliés respectivement par trois et deux depuis 2001, "a eu pour effet corollaire d'accroître les inégalités, bloquant les parcours résidentiels". Et, à moins d'avoir une vision très déformée des classes moyennes, comment peut-on se satisfaire du niveau à la vente du neuf atteignant de 9 à 15000 €/m2 , lié aux contraintes pour le logement social et ayant mécaniquement des répercussions sur les coûts de l'ancien et du locatif ? 

Autre refrain diffusé par la gauche parisienne : le rebond démographique. 


Le fait est exact mais doit être relativisé car il représente l'un des plus faibles scores d'Ile-de-France et, surtout, il est porté par le solde naturel. En termes d'échanges migratoires, Paris est déficitaire avec le reste de la France et les 30 à 60 ans vont chercher ailleurs les prix et les espaces à leur convenance...

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