lundi 24 février 2014

POURQUOI VOTER NKM FACE A LA LA VIEILLE EQUIPE D'HIDALGO ?



M. Missika co-directeur de campagne de Mme Hidalgo,n'a pas aimé la lettre que Nathalie Kosciusko-Morizet a adressée à tous les Parisiens. Il a tenu à le faire savoir longuement aux lecteurs du Huffington Post, dans une tribune publiée il y a quelques jours.



En pas moins de dix-mille signes, l'auteur présumé du programme de Mme Hidalgo nous explique doctement -statistiques de l'INSEE et du CREDOC à l'appui- que les Parisiens dont parle Nathalie Kosciusko-Morizet n'existent pas. "Ils n'habitent pas à l'adresse indiquée", assène-t-il dans ce qui se voudrait un trait d'esprit.

Bien entendu, les difficultés auxquelles ces êtres imaginaires seraient confrontés -pollution, insécurité, pénibilité des déplacements quotidiens, saleté des rues, difficulté à se loger, déclin économique, solitude, précarité, le tout sur fond d'augmentation de la fiscalité et d'explosion programmée de la dette- ne sauraient avoir davantage de réalité. Il doit s'agir de simples vues de l'esprit, tout droit sorties du cerveau malade et revanchard de la "vieille droite parisienne", contre laquelle M. Missika nous met en garde.

Le raisonnement est imparable. Il est révélateur, également, de la façon dont a été conçu le programme de Mme Hidalgo : en prenant soin de mettre de côté tous les problèmes. De gommer tous les faits gênants. Tout ce qui atteste que Paris, naguère encore la ville de tous les possibles, est en perte de vitesse. Qu'elle est de moins en moins la ville où l'on "monte", pour y construire une ville meilleure, et de plus en plus la ville que l'on quitte -parce que la vie y est devenue trop difficile.

Voici donc une vraie différence : contrairement aux socialistes parisiens, nous ne croyons pas que la crise profonde traversée par notre pays se soit arrêtée aux portes de Paris. Nous pensons au contraire que cette crise est aussi, et peut-être d'abord, celle de Paris. Comment en serait-il autrement, dans un pays aussi centralisé que la France, dont le destin est aussi étroitement lié à celui de sa capitale?

Ce que propose Nathalie Kosciusko-Morizet aux Parisiens est tout simple : renverser la vapeur. Rendre à Paris et aux Parisiens l'énergie qu'ils sont - incontestablement - en train de perdre. Faire de Paris une ville "à énergie positive", qui donne à chacun de ses habitants plus d'énergie qu'elle ne leur en prend.


Pour cela, il ne suffit pas d'expliquer, comme le fait Mme Hidalgo dans son programme-fleuve, que l'on est pour les transports en commun, pour l'innovation, pour les crèches, pour l'accessibilité de la ville aux handicapés, pour la mixité sociale, pour le travail formidable des associations, pour la culture, pour la fin de la hausse des impôts et pour l'embauche de nouveaux fonctionnaires. Il ne suffit pas de dire, entre deux enfonçages de portes ouvertes sur l'avenir des "villes mondes" au XXIe siècle, que l'on est d'accord avec tout et tout le monde et que, pour le reste, on continuera à faire comme avant.

Il faut proposer des choix clairs. Expliquer ce qui va changer, et comment. Dire les risques que l'on est prêt à prendre pour que la vie des gens s'améliore vraiment.

C'est ce à quoi nous nous sommes efforcés.

C'est ainsi, par exemple, que nous proposons la "révolution des horaires", pour que Paris vive enfin au rythme de ses habitants. Cela n'est pas si simple : il s'agit de revoir en profondeur l'organisation des services de la ville. Les socialistes n'ont pas même tenté d'engager un tel chantier. Ils se sont contentés de créer un « bureau des temps », rebaptisé depuis le « bureau du temps perdu » : dirigé par Mme Hidalgo pendant 7 ans, il n'a strictement rien fait. De même, sur l'ouverture des magasins le dimanche, rien n'a bougé.

En matière de sécurité, nous sommes partisans de la tolérance zéro. Sans attendre la création d'une police municipale (qui nécessite une intervention législative), nous proposons la création d'une police de quartier. Cela suppose, là aussi, de nouvelles façons de faire, une redéfinition complète des missions des agents municipaux chargés de la sécurité, aujourd'hui presque exclusivement affectés à la verbalisation des infractions de stationnement.

De même, on n'améliorera enfin la propreté des rues de Paris que si l'on s'attaque au problème majeur de l'absentéisme des éboueurs (plus de 16% !), qui s'explique par une profonde démotivation des agents, abandonnés et méprisés par l'équipe sortante. C'est toute la politique des ressources humaines de la ville qui est à revoir. 

Sur le logement, nous revendiquons un changement de doctrine: construire plus, au profit des classes moyennes, au lieu de préempter les habitations existantes transformées à prix d'or en logements sociaux. Ce n'est que de cette façon que l'on permettra aux familles qui s'agrandissent- et qui sont de fait, sinon de droit, exclues du logement social - de rester à Paris.

En matière de transports, au risque de troubler M. Missika (qui ne se figure "la droite" que sous les traits d'un ploutocrate polluant pour le plaisir au volant d'une énorme cylindrée), nous l'avons dit: la place de la voiture individuelle polluante a vocation à diminuer très sensiblement à Paris. Mais pas en rendant la vie des automobilistes impossible ! Plutôt que d'interdire, nous voulons d'abord développer des solutions alternatives et innovantes. Au lieu de décider à la place des Parisiens, nous voulons leur donner le choix. Changement de méthode, là encore.

Enfin, nous nous engageons à ne pas augmenter les impôts: mais cette annonce ne vaut que si elle est gagée sur des projets d'économies! Nous comptons réduire les dépenses de fonctionnement d'un milliard d'euros sur la mandature, notamment par le non-remplacement d'au moins 500 postes de fonctionnaires par an partant à la retraite. Quand on sait que les effectifs de la ville sont passés de 40.000 à 54.000 en 13 ans, il y a un peu de marge. Pour sa part, Mme Hidalgo annonce de nouvelles embauches et 8,5 milliards d'euros de dépenses nouvelles.

Sur ces sujets comme sur tous les autres, le projet de Nathalie Kosciusko-Morizet pour Paris a, croyons-nous, le mérite de la clarté. Il est aussi le seul qui propose, dans la morosité ambiante, une perspective de progrès crédible pour tous les Parisiens.


Le 23 mars, les Parisiens comblés, ceux qui ont déjà tout, ceux qui n'ont besoin de rien, pourront choisir de reconduire la vieille équipe de Mme Hidalgo.


Pour les autres, votez NKM .

Jean-Baptiste FROMENT, Candidat UMP dans le 9e arrondissement de Paris, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée.
 Huffingtonpost  le 24/02/2014 

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